« Je vous exhorte à la solidarité désintéressée et à un retour de l’économie et de la finance en faveur de l’être humain ».
(François, EG, 56)1
Postface - texte intégral
Mettre la finance au service de l’intérêt général
Autour du rapport du Secours Catholique - Caritas France
POSTFACE DE GAËL GIRAUD – TEXTE INTÉGRAL
RÉGULATION FINANCIÈRE : L’ESQUISSE D’UN CHEMIN RÉALISTE
Une antienne se fait entendre à intervalles réguliers, aussi bien dans les salons mondains des métropoles des deux côtés de l’Atlantique que dans les discussions de milieux sociaux défavorisés où l’on cherche du sens dans des existences morcelées et les moyens d’échapper au déclassement : le monde serait devenu trop compliqué ; les changements qui l’affectent, trop rapides ; l’incertitude, trop grande, pour que des décisions sensées puissent encore y être prises. Les politiques, en particulier, seraient désormais condamnés à suivre un mouvement réputé chaotique, qui les précède et les dépasse. Toute vision politique volontariste serait à bannir, l’horizon de sens de notre Humanité étant aujourd’hui réduit à une gestion de crise permanente, incapable de se projeter au-delà de quelques minutes, voire de quelques secondes, si l’on prend en compte l’impact démesuré du trading à haute fréquence (THF). Ce dernier ne brasse-t-il pas, aujourd’hui, la moitié au moins du volume des transactions financières en Occident et n’opère-t-il pas à la microseconde ?
La complexité n’est pas une fatalité
Or, l’exemple du high frequency trading (HFT) – une invention récente, moins de quinze ans, et que nous pourrions purement et simplement interdire – vient justement le rappeler à ceux qui l’auraient oublié : la complexité, l’accélération et l’incertitude qui frappent nos relations humaines sont essentiellement des constructions sociales. Ce que nous avons échafaudé, et qui alimente aujourd’hui une confusion bénéfique à un tout petit nombre aux dépens de sociétés entières1, nous pouvons le déconstruire pour ...
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