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MOOC of the Year

Le P. Gaël Giraud sj reçoit le prix “Mooc of the Year” sur “Les transitions...

Le P. Gaël Giraud sj reçoit le prix “Mooc of the Year” sur “Les transitions... - Maria Portugal-World View

 

 

Le P. Gaël Giraud sj reçoit le prix “Mooc of the Year” sur

“Les transitions énergétiques et écologiques dans les pays du Sud”

 

 

Le Mooc sur “Les transitions énergétiques et écologiques dans les pays du Sud” a remporté le prix “Mooc of the Year” en janvier 2019. Le P. Gaël Giraud sj, qui a lancé ce cours en ligne, présente ce projet.

Arrivé comme chef économiste de l’Agence Française de Développement (AFD) en 2015, j’ai très vite pris la mesure de la qualité de l’équipe de l’AFD, qui, à Marseille, travaille à la formation sur le développement, en particulier en direction des cadres des administrations publiques d’Afrique francophone. J’ai donc proposé à cette équipe de se lancer dans la réalisation d’un MOOC (Massive On-line Open Course), c’est-à-dire d’un cours que les internautes peuvent suivre depuis leur ordinateur. Ce type de formation ne remplacera jamais la rencontre humaine au sein d’une salle de classe, mais elle constitue, je crois, un complément utile au “présentiel”.  Par ailleurs, l’industrie des MOOCs fait l’objet d’une stratégie assez agressive de la part des grandes universités nord-américaines, qui inondent la planète de leurs cours en ligne et profitent de leur supériorité (en termes de moyens) pour diffuser l’idéologie de la globalisation marchande occidentale et de l’individualisme néo-libéral. Il y avait donc un enjeu à la fois politique et spirituel dans le fait de produire un cours en ligne, accessible aux populations francophones et anglophones d’Afrique, mais aussi d’Asie du sud-est et d’Amérique latine.

L’ambition du Mooc : fournir des éléments de réflexion sur la nécessaire transition de nos sociétés d’économies

En partenariat avec l’Ecole Normale Supérieure (ENS) de la rue d’Ulm, la Chaire Energie et Prospérité (que j’ai fondée en 2015, sous la triple tutelle de l’ENS, de l’Ecole Polytechnique et de l’ENSAE) et Alain GRANDJEAN (co-fondateur et président de la société de conseil Carbone 4), nous avons choisi de consacrer ce cours au rôle joué par l’énergie en économie. L’ambition est de fournir des éléments de réflexion sur la nécessaire transition de nos sociétés (aux Nords comme aux Suds) d’économies construites depuis les Révolutions industrielles sur le productivisme, l’extraction sans limites des ressources naturelles et la combustion des hydrocarbures fossiles vers des économies construites sur les énergies renouvelables et un rapport respectueux à notre biotope.

Grâce à l’aide active de Mireille MARTINI (OCDE) et d’Emeline BAUDET (ENS), le cours propose des exercices pour l’approfondissement et permet aux internautes d’interroger des experts sur les points, qui leur semblent plus difficiles. Le cours était en 2018 le deuxième MOOC francophone le plus consulté sur COURSERA (une plateforme numérique universitaire française). Il vient de se voir décerner le prix (français)  “Mooc of the year” pour son ouverture à l’internationale. En effet, le réseau des agences de l’AFD (implantée dans une centaine de pays du Sud) a fourni des relais très efficaces pour le diffuser.

Une étape indispensable dans notre conversion vers l’accueil du règne de Dieu

Le cours s’intitule “Transitions énergétique et écologique dans les pays du Sud” (mais il concerne tout autant le Nord que les pays d’intervention de l’AFD. D’une part, parce que cette “transition” n’est toujours pas engagée sérieusement dans un pays comme la France, dont les émissions de CO2 ont encore augmenté de +3,2% en 2017 (alors que celles de l’Allemagne et de l’Angleterre diminuent). D’autre part, parce que l’économie conventionnelle (qui est enseignée dans la quasi-totalité des universités occidentalisées, en particulier des universités de la Compagnie) persiste à négliger les ressources naturelles comme “facteurs de production” et l’impact catastrophique de l’activité humaine sur les écosystèmes. Ce point aveugle n’est pas un “oubli” accidentel, mais, en entretenant l’idée que la richesse peut être produite uniquement par du capital financier et du travail humain, et sans tenir le moindre compte de ses conséquences écologiques, il est consubstantiel à l’idéologie contemporaine, qui légitime le désastre écologique. Se déprendre de l’idée que la création serait à la merci de la voracité humaine est une expérience spirituelle décisive et, pour nous chrétiens, sans doute, une étape indispensable dans notre conversion vers l’accueil du règne de Dieu.

P. Gaël GIRAUD sj 

En savoir + sur le Mooc sur “Les transitions énergétiques et écologiques dans les pays du Sud”

 https://www.jesuites.com/le-p-gael-giraud-sj-recoit-le-prix-mooc-of-the-year-sur-les-transitions-energetiques-et-ecologiques-dans-les-pays-du-sud/